Ho Chi Minh Ville : Balade nocturne en moto et découvertes culinaires

4.97

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Comment est l’expérience ?

Je vais être honnête — j’ai failli annuler quand la pluie s’est mise à tomber juste avant notre tour culinaire à Ho Chi Minh Ville. Mais notre guide, Linh, a juste souri et m’a tendu un poncho avec un clin d’œil, comme si elle avait vu ça mille fois. La ville vibrait d’une énergie étrange et électrique après la pluie : des motos partout, de la vapeur qui s’échappait des trottoirs, cette odeur piquante de citron vert et de viande grillée flottant entre les flaques. On a quand même sauté à l’arrière de sa moto — c’était ma première fois à faire confiance à un inconnu dans le trafic de Saigon. Je ne suis pas sûre que ma mère aurait été d’accord.

Premier arrêt dans une ruelle que je ne retrouverais jamais, où Linh nous a commandé une "pizza vietnamienne" (banh trang nuong) directement sur un petit grill. Ce n’est pas vraiment une pizza — plutôt une feuille de riz croustillante avec œuf, ciboule et sauce pimentée qui m’a fait couler le nez instantanément. Elle a ouvert des bières fraîches sur des petits tabourets en plastique. Un vieux monsieur à la table d’à côté rigolait de mes talents (ou plutôt de mon manque de talents) avec les baguettes. On avait l’impression que tout le monde partageait une blague que je ne comprenais pas encore mais que je voulais saisir.

On a enchaîné cinq arrêts ce soir-là : cuisses de grenouille grillées et fumées (bien meilleures que ça en a l’air), palourdes dans un bouillon citronnelle, bœuf qui grésillait sur des pierres chaudes pendant que les scooters klaxonnaient autour. À un moment, on a dû rouler nos propres banh uot — des feuilles de riz glissantes — et Linh a essayé de m’apprendre la bonne technique, mais elle a fini par abandonner en rigolant quand les miens se sont défaits. La soupe de nouilles au crabe près de Chinatown était si riche qu’elle restait collée à mes lèvres ; je repense encore parfois à ce bouillon quand j’ai un creux tard le soir chez moi.

À la fin, on était tout collants de sueur, de pluie et de sauce poisson, en train de manger un yaourt glacé dans des gobelets en papier sous les néons, pendant que des enfants couraient partout autour de nous. Ce n’était pas ce à quoi je m’attendais — plus bruyant, plus fouillis, et d’une drôle de manière, plus joyeux. Je suis repartie rassasiée, mais surtout heureuse de ne pas avoir joué la sécurité ce soir-là.